Si Loppé a découvert l’univers des glaciers en Suisse au Grimsel, c’est à Chamonix qu’il part à la conquête des hauts sommets.
En 1853 il séjourne avec sa femme à l’hôtel de la Couronne et fait l’ascension des Grands Mulets dans la journée du 19 juillet, il est alors accompagné des guides Payot François Romain et Payot François Florentin.
La première cabane des Grands Mulets vient d’être construite en 1853, à 3050 mètres, sur des rochers, au dessus de la Jonction entre les glaciers des Bossons et de Taconnaz.
C’est une cabane en planches doublées par un mur de pierres sèches de 4,25m sur 2,12m.
En 1861, il fait sa première ascension du Mont Blanc le 23 juillet, ascension où il accompagne les Frères Bisson, alors photographes attitrés de l’Empereur Napoléon III.
De retour à la cabane des Grands Mulets qui deviendra au fil du temps presque sa deuxième maison, il y rencontre une autre cordée en route vers le mont Blanc et les accompagne, y retournant ainsi le 25 juillet, puis encore une fois le 13 août de ce même été 1861.
Un dessin daté du 24 juillet 1861 atteste de ce séjour à la cabane des Grands Mulets.
En 1871, il fait la première du mont Mallet avec Leslie Stephen et Frederich Wallroth.
En 1876, le 19 janvier, il tente la première ascension hivernale du mont Blanc avec James Eccles, mais le 30 janvier l’américaine Isabella Straton leur vole l’exploit qu’ils réussiront après coup le 3 mars.
Loppé compte quelques premières et est un alpiniste confirmé et reconnu même si lui même préférait vanter les talents et le courage de ses guides.
En 1864, l’Alpine Club de Londres lui fait l’honneur de l’admettre comme membre honoraire de ce club.
En 1865, il devient membre du Club Alpin Suisse, section genevoise et de Monta Rosa.
À partir de 1875, lors de la création du Club Alpin Français il s’inscrit à la section de Paris.
En 1865, Loppé rencontre le préfet de la Haute-Savoie pour lui exposer la nécessité de modifier le règlement des guides de Chamonix qui doit évoluer.
En 1870, lors du terrible accident du 15 septembre survenu au mont Blanc qui coûte la vie à 11 personnes, Loppé est chargé de prendre des renseignements sur les familles de Chamonix atteintes par le deuil et un « appel pour secours » est adressé au comité central du CAS. Très actif, il milite pour améliorer la condition des guides et correspond avec l’Alpine Club de Londres. Il n’hésite pas à partir au secours d’alpinistes en difficultés ou accidentés, et est souvent l’initiateur de souscriptions pour venir en aide aux familles touchées par ces drames.
Mais ses exploits alpins ne sont pas sa motivation principale, c’est plutôt sa peinture, car il ne part jamais sans sa palette et son pinceau, toujours prêt à saisir un lever ou coucher de soleil, un effet de nuage. Il attend parfois plusieurs heures, sans que le froid ne semble l’inquiéter, au grand dam des guides et porteurs qui l’accompagnent. Il part aussi pour plusieurs jours : une semaine au col du Géant, ou aux Grands Mulets et bivouaque sur la Montagne de la Côte, entre les glaciers des Bossons et de Taconnaz.